Eté 2016

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Édito

L’heure de la santé a sonné pour les Villes

Interrogés sur leurs priorités pour la santé à l’occasion du lancement des assises parisiennes éponymes, que disent les Parisiens ?

Ils parlent de leurs préoccupations concernant l’accès aux soins, la difficulté à trouver un généraliste, les dépassements d’honoraires. Mais ils évoquent aussi spontanément la qualité de l’air, l’alimentation, les transports, l’activité physique. Ils parlent donc bien de santé, et pas seulement de soins. Ils ont parfaitement intégré les priorités que sont la prévention, la santé environnementale et le cadre de vie.

En prise directe avec les besoins exprimés par leurs habitants, les maires des communes rurales ont très tôt pris des mesures concrètes pour lutter contre la désertification médicale. Ceux des grandes villes agissent à leur tour car notre système de soins laisse dépérir l’offre de proximité et se concentre en une offre hospitalière d’un côté et une offre de spécialistes à honoraires libres de l’autre. Ministère de la santé et partenaires du système conventionnel de soins de ville sont directement interpellés : ils doivent ré-insuffler une nouvelle priorité en faveur des soins de proximité.

Quant à la santé environnementale, directement liée aux politiques d’urbanisme, de transport et de logement, elle place les villes en 1ère ligne des politiques de prévention et de cadre de vie. C’est bien parce que la santé doit être un véritable déterminant de nos politiques publiques que Paris s’est engagée résolument dans la lutte contre la pollution de l’air et pour un environnement favorable à la santé.

Préoccupation commune que l’on habite à Paris, à Marseille ou dans toute autre ville du monde, la santé urbaine est ainsi une question sur laquelle les élus se mobilisent de plus en plus. Elle structure désormais nos actes au niveau local comme international. L’initiative des Maires européens lancée par Anne Hidalgo pour exiger de l’Union européenne des normes de pollution respectant la santé de nos habitants en est un exemple. La déclaration de Paris des villes engagées contre le VIH/Sida en est un autre. Les Maires des grandes villes du monde s’engagent pour que la santé de leurs habitants soit un déterminant de leurs politiques publiques, au diapason des demandes exprimées par leurs concitoyens. On ne peut qu’espérer que les Etats et les négociateurs onusiens de la Conférence Habitat III, qui arrivera à son terme à Quito en octobre prochain, entendront également ces espoirs et ces exigences et les intègreront à leur juste place.

Les villes s’engagent, la démocratie sanitaire avance.

Bernard Jomier

50Environ 50 professionnels de santé – médecins généralistes, pédiatres, sages-femmes, infirmiers – devraient s’installer à Paris horizon début 2017 grâce au déploiement du dispositif Paris Med, conçu comme une réponse au déficit d’offres de secteur 1 dans divers quartiers de la capitale. La lutte contre les inégalités d’accès aux soins est une priorité à Paris; Paris Med y contribue en facilitant l’installation de professionnels de santé dans des locaux abordables, et dont l’aménagement peut bénéficier de financements de la Ville. Les deux premiers cabinets créés grâce à Paris Med seront inaugurés à la rentrée dans les 20ème et 3ème arrondissements de Paris ; d’autres suivront rapidement dans les quartiers de la Folie-Méricourt et Sainte-Marguerite (11e), Charonne (Saint-Blaise, 20e), Epinettes (17e) et Clignancourt (18e). Quatre projets supplémentaires sont également en cours de constitution d’équipe et de recherche de locaux dans les 14e, 15e, 10e et 19e arrondissements. Les professionnels intéressés par ce dispositif peuvent contacter la Ville de Paris à l’adresse parismed@paris.fr.

 

Assises de la santé

Les Assises de la santé

Lancées par la Maire de Paris le 7 avril dernier, les Assises parisiennes de la santé se déroulent jusqu’en février 2017 et permettent à chacun – citoyens, associatifs, professionnels – de s’emparer des déterminants de santé à Paris, de débattre des orientations de la Ville et de contribuer à en dessiner l’avenir.

La concertation est menée à trois niveaux distincts et complémentaires. Cinq grands débats thématiques sur la santé des enfants, des jeunes, des précaires, les liens entre santé et territoires et entre santé, perte d’autonomie et handicap ont ainsi lieu au niveau parisien afin de réunir les acteurs les plus directement concernés par ces problématiques (les deux premiers ont eu lieu le 31/5 à la Mairie du 12ème arrondissement de Paris et le 30 juin à la Mairie du 15ème arrondissement). Une cinquantaine d’événements et de rencontres permettent de mobiliser habitants, élus, professionnels et associations à une échelle locale, sur des questions particulièrement présentes sur leurs territoires. Enfin une plate-forme en ligne a été créé (https://idee.paris.fr/assises-parisiennes-de-la-sante-deuxieme-phase) afin de soumettre au débat une quarantaine de questions, par vagues successives, et ainsi de permettre à tous les Parisiens le souhaitant de proposer leurs idées.

Les résultats de cette concertation, dont les modalités visent à mettre en mouvement et cohérence l’ensemble des énergies pour une approche de la santé des Parisiens la plus partagée possible, seront ensuite réunis en une forme de cahiers de propositions qui viendra enrichir le Contrat local de santé qui sera bientôt préparé avec l’Agence régionale de Santé.

Pour en savoir plus:

Site des Assises de la santé:

http://www.paris.fr/assisesdelasante

« Anne Hidalgo lance des assises pour réduire les inégalités d’accès à la santé à Paris » (Le Quotidien du médecin):

http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2016/04/07/anne-hidalgo-lance-des-assises-pour-reduire-les-inegalites-dacces-la-sante-paris_804711

 

Paris sans sida

Vers Paris sans sida

Le déploiement de la stratégie «Vers Paris sans sida» est désormais effectif. Sur le terrain une coordinatrice a été nommée pour la porter au quotidien, le Comité stratégique s’est réuni une première fois pour en déterminer le plan d’action et l’association «Vers Paris sans sida», chargée de collecter des fonds publics et privés pour en assurer le financement, est en cours de création.

Au niveau international, des rencontres à Récife (séminaire de la coopération franco-brésilienne), à New York (réunion des villes sur le VIH/ sida) et bientôt à Durban (Conférence internationale annuelle) permettent de présenter la démarche, de renforcer les échanges déjà existants et d’identifier de possibles nouveaux partenariats, indispensables à l’éradication de la maladie dans les villes à l’horizon 2030.

Le sida, virus qui est aussi une maladie politique compte tenu des discriminations sociales, sociétales, territoriales qui l’accompagnent et la caractérisent, pourra bel et bien être vaincu. Cela demande toutefois un leadership politique assumé et la mobilisation de l’ensemble des ressources (ressources techniques et scientifiques, infrastructures, moyens humains) à notre disposition, autour d’objectifs clairs et partagés le plus largement possible.

Pour en savoir plus :

huffingtonpost.fr:

http://www.huffingtonpost.fr/bernard-jomier/lutte-sida-paris_b_10398452.html

 

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Pollution de l’air: Priorité numéro 1

7 millions de morts par an, un tiers au moins des AVC : la pollution de l’air est désormais la priorité numéro 1 pour de nombreux responsables politiques et en particulier pour les villes qui – sans être les seules touchées – en sont tout à la fois les premières causes et les premières victimes.

Une étude de Santé publique France publiée le 21 juin dernier a ainsi souligné que la mauvaise qualité de l’air pouvait notamment entraîner une perte d’espérance de vie pouvant dépasser 2 ans chez les citadins d’une trentaine d’années résidant dans les agglomérations les plus touchées, entrainant 48000 décès en France et près de 3000 à Paris même. C’est dans ce contexte que s’inscrivent plusieurs initiatives, pour certaines annoncées de longue date, visant d’une part à la mise en place d’actions permettant de juguler la pollution atmosphérique et d’autre part à maximiser les coopérations internationales et entre cités sur le sujet.

La deuxième étape du Plan anti-pollution de Paris est ainsi entrée en vigueur au 1er juillet 2016, avec l’impossibilité pour les véhicules antérieurs à 1997 (et pour les deux-roues antérieurs à 1999) de circuler dans la capitale en jour de semaine et de 8h à 20h. Un projet d’Observatoire mondiale de la qualité de l’air a été présenté par la Maire de Paris lors de Cities for Air, première conférence internationale des villes sur le sujet, organisé avec la Métropole du Grand Paris le 27 juin dernier.

Enfin l’Organisation Mondiale de la Santé amplifie et approfondit ses coopérations sur le sujet avec les villes et leurs regroupements ; des travaux qui ont notamment fait l’objet d’un échange de vues en marge de l’Assemblée mondiale de la santé, le 27 mai à Genève et ont également été abordés pendant la deuxième Conférence mondiale santé climat, les 7 et 8 juillet, à Paris.

Aides pour les parisiens
Pour en savoir plus :

Le plan anti-pollution de la Ville de Paris:

http://www.paris.fr/stoppollution

L’étude de Santé publique France:

http://www.santepubliquefrance.fr/Actualites/Pollution-atmospherique-et-sante-Sante-publique-France-publie-de-nouveaux-resultats

« Fighting air pollution is priority number one »:

https://bernardjomier.eelv.fr/fighting-air-pollution-is-priority-number-one/

 

Pub alcool métro

Alcool et Euro: les conséquences très concrètes des reculs de la prévention

15 à 20% : c’est l’augmentation qui a pu être mesurée ces dernières semaines, en marge de l’Euro,  dans l’accueil en services d’urgence. Une évolution que des consommations excessives d’alcool expliquent quasiment en intégralité. En cause, des campagnes de prévention particulièrement faibles voire inexistantes au niveau de l’UEFA et de l’État – et dans le sens inverse des campagnes publicitaires massivement déployées par les alcooliers eux-mêmes, entretenant la confusion entre sport, performance, fête et alcool. Une confusion que la loi Evin (récemment détricotée par des Parlementaires de droite comme de gauche) avait au contraire cherché à rompre et que les publicitaires eux-mêmes, si l’on en croit les principes qu’ils invoquent à titre d’auto-régulation, disent réprouver.

Les espaces gigantesques consentis par la RATP et Métrobus pour des affichages inédits par leur ampleur, dans plusieurs stations de métros, illustrent parmi d’autres ce retour en arrière, dramatique pour la santé publique, que l’entreprise de transports publics ne semble pas vouloir remettre en cause.

Il n’y a pourtant aucune fatalité à ce que sport et célébration collective débouchent sur autant d’incidents, d’accidents et même de drames (un jeune supporter est mort) : en 1998, c’est au contraire un tassement de l’activité des urgences qui avait été observé.

Pour en savoir plus :

Atlantico.fr:

http://www.atlantico.fr/decryptage/20-passages-aux-urgences-dus-surconsommation-alcool-depuis-debut-euro-2016-quand-etat-laisse-publicitaires-detourner-loi-evin-2756961.html

Le Magazine de la santé:

http://www.allodocteurs.fr/emissions/le-magazine-de-la-sante/le-magazine-de-la-sante-du-08-07-2016_25932.html

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