Pour une version 2.0 de l’écologie politique à Paris

Je vous donne ici la version écrite de mon discours de lancement de la campagne pour la tête de liste EELV aux municipales en 2014 à Paris. Plus de 70 personnes étaient venues pour échanger et discuter, au bar La Sardine dans le 10e ce mardi 2 avril 2013.

 

Bonsoir,

Je vais vous parler de Paris, de l’avenir de notre ville et vous expliquer pourquoi je vous propose de mener les listes écologistes à la conquête de la mairie, de nos mairies d’arrondissements, en 2014.

Je crois qu’il est important de vous expliquer d’abord ce qui m’anime, me motive et me convainc que les écologistes peuvent retrouver le vote des électeurs en 2014.

Je suis venu à la politique par le monde associatif. Je m’y suis engagé très jeune, d’abord et longuement dans un grand mouvement de défense des Droits de l’Homme, Amnesty Inernational. J’y ai été responsable de la commission médicale, puis membre du bureau exécutif de la section française. J’ai ensuite co-fondé l’association Primo Lévi et son centre de soins pour les victimes de violence politique et travaillé avec Médecins du Monde, notamment en ex-Yougoslavie pendant la guerre et en Haïti.

Je me suis installé comme médecin généraliste dans un quartier du 19e. Une médecine de proximité, une médecine sociale, en groupe. C’est dans mon quartier que j’ai co-fondé l’association Jasmin et lutté contre l’urbanisme destructeur alors mis en œuvre par Jean Tibéri. C’est dans mon quartier aussi que j’ai constaté au début des années 2000 que le saturnisme faisait des ravages et lancé une enquête puis un travail collectif.

C’est à ce moment que ma vie, mon parcours professionnel et associatif ont rencontré la politique. Les écologistes étaient ceux qui portaient ces combats ; et les européennes de 1999 avec le souffle de la candidature de Dany Cohn-Bendit m’ont convaincu de franchir le pas.

Entré en politique, je suis resté médecin dans mon quartier. Je suis aussi salarié ; d’abord dans un centre de soins pour usagers de drogue, puis dans une structure de soins pour SDF, enfin et depuis deux ans dans un service d’Hospitalisation à domicile.

Vous imaginez sans difficulté la complexité et l’importance des questions que je résous au quotidien dans mon métier. Eh bien j’ai la faiblesse de penser que la décision politique, la capacité à affronter et résoudre les défis de notre société, de notre ville ; je les ai par mon parcours, mes valeurs et mon expérience. Je suis dans la vie politique depuis plus de 10 ans, comme Maire-adjoint du 19e, une ville de 190 000 habitants, aux enjeux économiques, environnementaux et sociaux considérables, mais je crois que j’aborde toujours les questions politiques avec le regard du quotidien et des habitants que je rencontre chaque jour dans mon métier comme dans mon mandat.

Je crois que les écologistes ont un espace politique réel. Plus important qu’en 2008. Car les parisiens aiment l’écologie ; ils le montrent dans leurs comportements quotidiens et ils doivent être encouragés, valorisés dans leurs démarches de réduction et de tri des déchets, d’utilisation de transports écologiques, d’accès à une alimentation plus saine,… Mais il ne suffit pas que l’espace existe ; il faut savoir faire vivre ses idées et l’occuper. Ca passe par quelques principes qui guident mon action et ma conception de la politique :

 

  • L’ouverture. L’ouverture, c’est la marque de la force et de la détermination tranquilles. Quand vous êtes convaincus de la justesse de vos analyses, de la pertinence de vos propositions, allez à la bataille politique dans une attitude ouverte ! Les électeurs nous suivent et approuvent car ils ressentent la puissance politique du rassemblement qui est alors en marche. 2009 et 2010 l’ont encore prouvé. Je n’aime pas les replis identitaires ; c’est la marque de ceux qui ne croient plus en l’avenir, qui n’ont plus confiance en eux-mêmes et qui ne savent plus ni entrainer ni donner de l’espoir. Que ces replis soient partidaires ou nationalistes ou communautaires, c’est la même logique perdante qui est à l’œuvre. Je plaiderai toujours pour que nous, les écologistes, soyons ouverts dans nos processus électoraux, que ce soit sur les choix des candidats ou sur les élaborations de notre projet. C’est pour cela que j’avais proposé avec René Dutrey et Dan Lert un processus de primaires écolocitoyennes ; c’est pour cela que j’ai voulu que les coopérateurs d’Europe Ecologie-Les Verts soient associés au choix de nos candidats.

  • Le renouveau. Notre histoire – celle des écologistes – est courte et déjà longue. Nous avons appris beaucoup et nos expériences –celles des militants dans les arrondissements, celles des élus- nous enrichissent. Mais les dernières années n’ont pas été satisfaisantes à Paris. J’appelle à un renouveau de l’écologie à Paris, à tourner la page pour écrire la version 2.0 de l’écologie. On ne doit pas continuer comme avant, comme si tout allait bien, comme si nos méthodes et notre logiciel politique n’avaient pas vieillis. Nous allons écrire ensemble cette version 2.0. Bien sur, le renouveau doit s’accompagner du renouvellement, d’une nouvelle génération d’élus qui s’appuiera sur les acquis, et surtout qui engagera la transition écologique et citoyenne en s’appuyant sur les dynamiques locales, sur l’engagement de celles et ceux qui dans nos quartiers font l’écologie. Toute cette société qui est en avance bien souvent sur le temps politique, par ses idées et ses réalisations, et que nous devons valoriser et promouvoir.

  • L’écologie des solutions. Tous les écologistes sont attachés à engager plus fortement la transition écologique de notre ville. C’est la conjonction de grandes politiques publiques et d’une écologie du quotidien qui nous permettra d’y parvenir avec les habitants. Car je ne crois pas à l’écologie autoritaire qui déclare la guerre aux uns ou aux autres : sous une apparence de force de conviction, elle produit surtout une violence qui bloque les changements de comportements indispensables à la mue de notre société. Il ne sert à rien de déclarer la guerre aux automobilistes par voie de presse. Pour continuer sur l’exemple de la pollution et des transports, je préfère une autre méthode, celle que je mets en œuvre. En lançant l’Appel des médecins de Paris, j’ai réuni des acteurs de la santé des parisiens : les médecins généralistes. Leur parole a lancé le débat mi-février sur le constat inacceptable de l’inaction des pouvoirs publics. Le débat a enflé, s’est orienté très naturellement sur le rôle des moteurs diésel. C’est comme ça qu’un thème profondément écologique se trouve depuis plus d’un mois dans tous les média, et que les écologistes peuvent s’exprimer pour proposer leurs solutions. A nous alors de savoir convaincre !

 

Après cette séquence d’interpellation, je voudrais aujourd’hui porter une proposition dans ce débat : Le tramway des 6 gares.

 Le projet existe dans les cartons de la Ratp. C’est un tramway qui relie les 6 gares parisiennes. C’est un projet qui change la donne au cœur de la Ville en proposant une nouvelle alternative à la voiture. Il y transformera l’espace public, devra s’accompagner d’une végétalisation accrue et rendra des espaces aux piétons tant maltraités à Paris.

 Le tramway ne doit pas se contenter de tourner autour de Paris : il doit y entrer.

 Le tramway des 6 gares est un projet moderne, écologique et parfaitement réalisable. A nous écologistes de le porter comme un des symboles de la transformation de notre ville.

 L’an dernier, je me suis présenté devant les électeurs du 19e à l’occasion des législatives. Dans un arrondissement qui n’est pas historiquement et sociologiquement un des meilleurs pour les écologistes ; dans une circonscription où notre score à la présidentielle était inférieur à 5%, j’ai rassemblé, en m’appuyant sur les principes politiques que je viens de vous exposer, et grâce à une campagne dynamique et collective, plus de 11% des électeurs.

 Je vous l’affirme, nous avons cet espace politique à Paris, un espace à 10 +x.

 Je vous propose de conquérir cet espace avec vous,

Je vous propose de mener cette campagne avec vous et de lancer la transformation écologique de notre ville.

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