L’homophobie, de Paris à Durban 2

Une violente agression homophobe s’est produite hier devant la Mairie du 3e. Pendant ce temps, toute référence aux droits des minorités sexuelles a été effacée du texte final de la conférence internationale Durban 2. Et le Sénégal envoie croupir en prison 9 homosexuels.

Il est presque minuit hier soir; la nuit de printemps est douce. 3 amis de retour de soirée passent devant la Mairie du 3e. Une quinzaine de jeunes s’y trouvent. Les insultes fusent « sales PD »... Très vite, les 3 amis sont encerclés. Les coups pleuvent, les cris; la violence se déchaine.

L’agression est brutale, incroyablement haineuse. Heureusement, une patrouille de police passe à cet instant. Les agresseurs se dispersent. Les 3 amis sont soignés à l’Hotel Dieu.

Je vous rapporte cette agression car l’un des 3 agressés est un ami journaliste genevois. Il doit son salut aux policiers, dont il a tenu à saluer l’humanité et l’efficacité. Que se serait-il passé sans leur intervention quasi immédiate ? Vu la violence quasi barbare des agresseurs, on peut craindre le pire.

Je ne peux m’empêcher à cet instant de penser à deux évènements relatés ces derniers jours par les média :

Au Sénégal, pays à la tradition plutôt tolérante, 9 homosexuels ont été condamnés à 8 ans de prison. Pourquoi ? Simplement parce qu’ils sont homosexuels. J’ai entendu l’imam d’une mosquée dakaroise expliquer qu’un homosexuel qui récidive  » doit être tué ». 

A Genève, la conférence Durban 2 sur le racisme fait parler d’elle pour les propos scandaleux du président iranien. On apprend aussi que le texte final a été expurgé de toute référence aux droits des minorités sexuelles à l’issue d’âpres marchandages. Les pays occidentaux ont accepté.

Tous ces faits viennent nous rappeler que l’homophobie est toujours vivace. Qu’elle doit être combattue partout, du centre de Paris aux enceintes onusiennes. Que les religions monothéistes restent profondément homophobes et qu’elles ne modèrent leurs propos qu’en fonction du contexte sociétal dans lequel elles évoluent.

Il ne peut y avoir de relativisme quand le respect des droits de l’homme est en cause. Combattre les aspects rétrogrades et liberticides d’une culture ou d’une religion, ce n’est pas la combattre elle-même : c’est lui demander d’accorder à chacun le respect qu’elle revendique pour elle. Leurs droits sont aussi les nôtres.

Laissez un commentaire

Remonter