Le ventre vide à l’école : témoignage d’une assistante sociale du 19e

Corinne* est assistante sociale dans le 19e arrondissement. Elle s’occupe de près et de loin de plus de 150 enfants, au sein du dispositif Réussite Educative qui concerne les quartiers en Politique de la Ville. Autrement dit, Corinne travaille avec les enfants les plus défavorisés et fragiles de l’arrondissement. Elle intervient dans 10 collèges et plus de 40 écoles auprès d’enfants de 2 à 16 ans.
« L’immense majorité des enfants que je suis part à l’école sans avoir pris de petit-déjeuner. Les problèmes d’alimentation sont prégnants chez ces familles défavorisées. Le petit-déjeuner disparaît dans la désorganisation des repas et du sommeil. Ventre vide le matin et obésité peuvent très bien aller de paire. Je peux constater que cela se dégrade avec l’âge, les collégiens sont plus touchés que les enfants en maternelle. Malgré tout, il me semble que c’est dès le plus jeune âge que l’on doit tenter de changer les habitudes.
« Proposer un petit-déjeuner à l’école est une solution concrète. C’est une occasion unique pour attaquer plusieurs problèmes (alimentation, santé, éducation, vivre ensemble) par un biais simple. J’y vois la possibilité de faire de la prévention et de réunir les différents acteurs (enseignants, directeurs, assistantes sociales, médecins scolaires) de l’Education Nationale dans un même mouvement. »
*le prénom a été changé

 

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