Le Paris du champ à l’assiette
Le Paris du champ à l’assiette,
par Mathieu Eisinger et Anne Souyris
Mardi et vendredi derniers, Bernard Jomier avait organisé deux réunions autour de la thématique « Agriculture/Alimentation ». Ce thème permet de concilier plusieurs sujets chers à Bernard Jomier : la santé, l’égalité, la dynamisation des territoires et la transition écologique.
Entouré de militants du groupe centre de Paris puis du 20e, Bernard Jomier a présenté deux axes majeurs de ce que pourrait être une politique volontariste à Paris : une exigence de qualité et de proximité pour la restauration collective comme levier de transformation de l’agriculture en Ile-de-France et la mise en place d’une carte fruits et légumes pour assurer aux plus démunis un accès aux produits frais.
Les intervenants extérieurs étaient Amandine Lebreton et Agathe Vassy de la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH), ainsi que Michel Vampouille, ancien Vice- Président de la Région Ile-de-France et membre actif de Terre de Liens. Les premières venaient présenter les journées de la restauration collective qui permettent aux collectivités locales de s’approprier ces questions d’alimentation et d’agriculture, le second détaillait des alternatives concrètes de production agricole en Ile-de-France.
Il est ressorti des discussions que la restauration collective était effectivement un levier important de transformation de l’agriculture grâce à la régularité de la commande publique. Les producteurs doivent-ils se regrouper pour assurer la régularité de la production ? Comment passer une partie de l’exploitation en légumes de plein champ pour préparer la commande de l’année suivante…
La méthode est apparue comme aussi importante que les objectifs politiques.
« Pour mobiliser tous les acteurs, il faut innover, il faut créer un cadre de dialogue régulier, sensibiliser tous les acteurs, en partant des cuisiniers, du personnel périscolaire, des enseignants, des élèves, des parents d ‘élèves, du personnel de la mairie, des professionnels du monde agricole… » a insisté A Lebreton.
Bernard Jomier de conclure : « La restauration collective à Paris, c’est plus de 20 millions de repas par an. Il faut lier en permanence la qualité des produits et leur origine de proximité dans les repas servis dans la restauration collective à Paris. Le bio sans proximité est une erreur écologique ; la proximité sans bio est une faute sanitaire et environnementale. C’est pour cela que le véritable objectif à atteindre dans la restauration collective est 50% d’aliments bio et produits dans la proximité. Dans le même temps, il faut aider les plus précaires d’entre nous à se diriger vers les produits frais : c’est impulser une transition forte et ambitieuse des modes de production, de distribution et de restauration dans la métropole. »