Le marché sauvage de Belleville au Conseil du 19e
Lundi 22 mars, le Conseil d’arrondissement examinait un vœu présenté par les élus PS et PC demandant le démantèlement par la force du marché sauvage de Belleville. Je suis intervenu pour qu’ une solution réelle et durable soit trouvée qui satisfasse les biffins, les clients et les riverains.
Le terre-plein de boulevard de la Villette et les abords de la place Marcel Achard sont régulièrement occupés par des vendeurs de marchandises à bas prix. Cette vente sauvage s’adresse à des clients souvent pauvres, en grande difficulté sociale, qui viennent chercher ici ce qu’ils ne peuvent payer ailleurs.
Il ne fait pas de doute qu’une partie des marchandises proposées est d’origine douteuse et que des réseaux de vendeur se sont organisés. Et les nuisances causées aux riverains sont réelles et ne peuvent plus durer. Mais on ne peut réduire ce marché sauvage à ces faits. C’est aussi un marché de la pauvreté, de la misère.
Face à ce marché, il y a 3 attitudes possibles :
- Ne rien faire ou presque. C’est ce qui s’est passé jusqu’à ce jour malgré quelques interventions de la police qui trouvent vite leurs limites. Les réseaux organisés se développent en toute impunité, les nuisances des riverains perdurent.
- Fermer le marché par la force. C’est ce que demande le voeu voté par mes collègues socialistes et communistes. Or cette solution ne marche pas. Face à une situation similaire dans le 18e Porte Montmartre, le Maire Daniel Vaillant a essayé. Il a finalement compris qu’il fallait mieux organiser le marché pour en limiter durablement l’étendue, les nuisances et mieux contrôler ce qui y est vendu.
- Car la seule solution qui puisse être durable, c’est de prendre en compte les besoins des uns et des autres. De permettre aux biffins d’être présents à condition de respecter des règles minimales dont la propreté de l’espace public fait partie, de permettre aux clients pauvres d’acquérir des marchandises à bas prix et enfin de garantir aux riverains un espace public propre et libre d’accès. C’est la solution que j’ai proposée.
La solution policière que demande le vœu des élus socialistes et communistes est une erreur. On ne règle pas une situation qui puise ses racines dans la misère sociale par une réponse policière.
C’est indigne des valeurs de la gauche. C’est inefficace dans la durée. C’est illusoire pour les riverains qui méritent mieux que cette fausse solution sécuritaire.
Le Conseil du 19e a adopté ce soir là un vœu qui n’honore pas la gauche.