« Homophobie : Les appels à la violence sont des mots, mais des mots qui pèsent lourd » (question au Conseil du 19e en présence de M De Bruijn)

 

 

 

Question orale de Bernard JOMIER, au Conseil du 19e arrondissement du lundi 15 Avril
à la suite de l’agression à caractère homophobe survenue le 8 avril dans l’arrondissement.
En présence de Wilfred De Bruijn et avant son intervention au Conseil à l’invitation de Bernard Jomier.

 

Monsieur le Maire,

Nous vivons des journées tristes et graves.

Une vague d’intolérance homophobe parcourt notre pays.

Les témoignages se multiplient :

« Pour la première fois, j’ai regardé derrière mon épaule avec crainte dans le marais. » me disait un jeune parisien.

«  Mes clients me demandent s’ils peuvent repartir en sécurité » témoigne un propriétaire de restaurant.

Ces témoignages nombreux sont confirmés par les associations.

 Le Refuge « appelle à la vigilance et demande à ses jeunes résidents de ne pas quitter leur domicile » et ajoute dans un message adressé à un sénateur « nous craignons pour notre sécurité, pourriez-vous demander au gouvernement de réagir »

C’est que les messages de haine se sont répandus. Je n’en citerai aucun pour ne pas leur faire de publicité mais celles et ceux qui vont sur les réseaux sociaux connaissent bien ces messages.

Les appels à la violence sont des mots, mais des mots qui pèsent lourd, et encore plus quand ils sont prononcés par des leaders – et je ne dis pas responsables car déclarer qu « il va y avoir du sang » témoigne d’une grande irresponsabilité.

Ils libèrent en les légitimant des comportements et des actes violents. Du débat et du désaccord politique légitime sur la question du mariage, certains sont passés à une volonté de stigmatisation, de mépris et d’agression.

Une discrimination est condamnable ; une violence est insupportable et les deux réunies mettent leurs auteurs au ban du principe d’humanité.

Notre arrondissement n’est pas épargné par cette vague homophobe. La sauvage agression subie par un couple rue des Ardennes il y a quelques jours a ému celles et ceux qui croient en l’égalité et au respect des différences. Cette agression a été médiatisée ; elle ne doit pas faire oublier les actes quotidiens, fréquents à caractère homophobe.

Nous savons que cette agression est la partie émergée de l’iceberg. Notre arrondissement n’est sans doute pas plus le lieu de ces dérapages que les autres arrondissements, mais il ne l’est pas moins non plus. Notre réaction doit s’exprimer en responsabilité, c’est-à-dire ni dans le déni ni dans la surenchère.

Les pouvoirs publics ont un rôle essentiel à jouer avec les associations dans la mise en place d’actions de sensibilisation contre les discriminations homophobes. Il faut mettre l’accent sur la prévention. Et condamner fermement les dérives répétées des anti-mariage pour tous. Ne faisons pas l’erreur de penser que le vote de la loi mettra automatiquement un terme à l’homophobie : l’exemple de la Belgique vient nous montrer que ce n’est pas le cas.

Interrogé à l’assemblée nationale, le Ministre de l’intérieur a condamné l’agression particulièrement violente survenue rue des Ardennes et assuré qu’il prendrait les mesures nécessaires à la lutte contre les violences homophobes.

Monsieur le Maire,

Pouvez-vous nous indiquer ce que seront ces mesures dans le 19e ?

Pouvez-vous nous dire quelles actions la Mairie du 19e compte mettre en œuvre pour marquer sa condamnation de tels actes et son engagement dans la lutte contre les violences homophobes ?

Je vous remercie et vous demande de donner la parole à M. De Bruijn, qui est présent parmi nous ce soir.

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