Grippe A, l’épilogue

Après mon billet du 24 Septembre, je ne pensais pas reparler de la grippe A. Mais l’épilogue de cette épidémie est tellement incroyable qu’il mérite quelques commentaires. Et la démission de Mme Bachelot.

Car l’épidémie est bel et bien terminée, comme en atteste l’Institut national de veille sanitaire : nous sommes tombés à un nombre de cas hebdomadaires très faible, en-dessous du seuil épidémique.

On ne sait pas combien de français ont contracté le virus : au minimum 6 millions, mais peut-être et plus probablement 15 ou 20 millions. Car le virus est tellement bénin qu’il a atteint de nombreuses personnes sans plus de symptômes qu’un bon rhume.

L’incroyable dans cet épilogue est que le Ministère de la santé continue à étaler une stupéfiante incompétence dans la gestion du virus.

Voici qu’à Paris, depuis quelques jours, la DDASS s’est mise à vacciner les SDF. Population particulièrement fragile, les SDF auraient du être les premiers vaccinés. Malgré les demandes des professionnels de santé travaillant à leur contact, il aura donc fallu attendre la fin de l’épidémie pour que la DDASS se penche sur leur cas. Entre irresponsabilité et cynisme, on a le choix.

Il est vrai que le choix du ministère de ne pas faire appel aux médecins généralistes avait déjà entrainé un très faible taux de personnes âgées vaccinées. Elles aussi pourtant fragiles, elles n’ont pas voulu aller dans des gymnases ou des stades se faire vacciner. Heureusement que le virus était bénin ! Car dans le cas contraire, combien de personnes âgées seraient décédées de ce choix irresponsable du gouvernement ?

Voici que là aussi, après des mois d’incurie, le gouvernement fait volte-face et demande aux médecins généralistes de vacciner. Il est seulement trop tard; le virus s’en va et la Ministre de la santé devrait en faire de même.

Car à avoir voulu gérer une épidémie en refusant de s’appuyer sur les deux grands piliers de notre système de santé que sont les médecins généralistes et le système hospitalier, Roselyne Bachelot a commis une lourde erreur d’appréciation : elle a oublié que tout acte sanitaire nécessite la confiance et la participation des citoyens. Elle a refusé d’admettre que les français ont confiance en leur médecin généraliste et en l’hôpital pour s’occuper de leur santé, et non en un dispositif créé de toutes pièces dans la confusion.

La gestion autoritaire et solitaire de la crise par la Ministre de la santé a logiquement échoué. Au gaspillage d’argent public s’ajoute une grave inefficacité sanitaire.

Roselyne Bachelot doit admettre son erreur. La bénignité du virus lui a épargné un lourd bilan humain. Elle n’en a pas moins failli et doit démissionner.

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