Grippe A, l’acte 2 est là.

Dans mon billet du 6 Mai dernier, je faisais part des questions qui se poseraient à l’arrivée de la phase épidémique de la grippe A à l’automne. Nous y sommes et on y voit plus clair : effectivement, la gravité de l’épidémie est loin d’être du niveau du battage médiatique déclenché !

Tout d’abord, il se confirme que le virus de la grippe A est moins dangereux que celui de la grippe saisonnière. C’est une bonne nouvelle. La semaine dernière, pour plus de 20 000 cas recensés de grippe A en France, on ne trouve qu’un seul décès.

La grippe saisonnière, elle, tue environ 1 personne pour 1 500 cas.

A La Réunion on dénombre 6 décès pour 71 000 cas soit 1 pour 11 000. En Nouvelle Calédonie 9 décès pour 45 000 cas soit 1 pour 6 000. Et les données des pays étrangers vont toutes dans le même sens : le virus de la grippe A est nettement moins dangereux que celui de la grippe saisonnière.

Par contre, le virus se répand assez rapidement et il est possible que le nombre de cas soit élevé. 5 ? 10 ? 20 millions ? Nul ne le sait. En Argentine, où l’épidémie commencée en Juin se termine, on a dénombré 1 million de cas sur 40 millions d’habitants soit 2,5%. En Nouvelle-Calédonie, on approche les 15%.

Au fond, la véritable conséquence de la grippe A se situe dans la possible désorganisation des services publics et de la vie économique dans l’hypothèse où trop de personnes seraient touchées simultanément. Rien de vraiment catastrophique sur le plan sanitaire.

Et pourtant, les premiers décès font la une des 20 heures. Alors que chaque année, lors de la grippe saisonnière, 30 personnes en meurent chaque jour sans que personne ne s’en émeuve !

On peut lire dans cet emballement médiatique disproportionné le poids des différents lobbies ( industrie pharmaceutique, fabricants de vaccins,…), la réaction fébrile de responsables politiques traumatisés par le risque d’être accusés d’en avoir trop peu fait, ou encore les craintes phobiques d’une société qui pense que le droit d’être protégé se confond avec le risque zéro.

Il nous faut pourtant raison garder. La grippe A est une maladie virale qui doit être prise en charge avec sérieux, sans en méconnaitre les risques, mais sans une mise en scène qui dépasse largement le domaine sanitaire et offre le spectacle d’une société médiatique irrationnelle.

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