Grand Paris : l’égalité maintenant !
Parler du Grand Paris, c’est d’abord parler du pays que nous voulons construire dans la première région d’Europe. Voulons-nous une région solidaire et durable où chacun a un avenir ou la ségrégation territoriale combinée à l’asphyxie généralisée ?
C’est un fait : Paris ne peut plus se penser uniquement dans les frontières du périphérique. La ville doit dépasser la logique égoïste qui consiste à privatiser les emplois et exporter ses problèmes en banlieue. une impasse sociale et écologique qui amplifie les inégalités, contribue à l’étalement urbain sans permettre aux parisien-nes de vivre mieux.
Avec 23 000 habitants/km2, Paris fait partie des 5 villes les plus denses au monde. Dans le 20eme et le 10eme, on dépasse les 32 000 habitants au km2 ! C’est peu dire que Paris étouffe dans les frontières du périphérique. Chaque parisien que je rencontre dans mon activité quotidienne de médecin m’en parle. Manque d’espaces verts, équipements collectifs en nombre insuffisant, étroitesse et prix des logements pour les familles, transports souvent saturés, pollution de l’air : Paris a besoin de respirer !
Pour autant « sortir Paris du périphérique » n’est pas une équation simple. Construire des dizaines de milliers de logements dans des endroits accessibles en transports en commun est une gageure. Les réponses se situent intra muros mais aussi et surtout à l’échelon de l’agglomération parisienne, ce qui pose la question de sa gouvernance démocratique pour ne pas considérer la banlieue seulement comme la soupape de la capitale.
Trois principes simples peuvent nous permettre de sortir de l’impasse : assurer l’égalité, retrouver la démocratie, remettre l’écologie au centre des solutions.
L’égalité d’abord c’est convaincre les décideurs publics et les élus qu’il n’y a pas de citoyen de seconde zone dans la république française, qu’un habitant de l’est francilien égale un habitant de l’ouest francilien. Sans une qualité de vie pour tous, il n’y a pas de solutions pour vivre mieux ni à Paris ni en banlieue. Bétonner sur les espaces verts en banlieue pour répondre aux demandes légitimes de logements abordables des familles parisiennes serait une erreur des deux côtés du périphérique.
La démocratie ensuite pour sortir de l’égoïsme naturel des villes les mieux dotées ; elle passe à terme par l’élection du maire du Grand paris au suffrage universel direct qui seule permettrait de redonner du pouvoir aux citoyens.
Ensuite, mettre l’écologie au cœur du développement francilien. Préserver les terres agricoles vitales pour la région (qui ont diminué de 2,4% entre 2000 et 2010), protéger les espaces naturels, réduire la distance domicile-travail, réintroduire la nature en ville comme assurer la solidarité entre villes riches et pauvres, me paraissent être des axes importants et fertiles pour sortir l’agglomération parisienne de son asphyxie.
Mais à Paris, l’équipe socialiste sortante dirigée par Anne Hidalgo tient un double discours.
Côté pile une gauche aux accents « Robin des Bois » héraut de la solidarité entre territoires, côté face un amendement déposé en catimini à l’assemblée nationale par le député-maire du 14eme sur commande du Maire de Paris pour faire baisser le montant du chèque parisien à la péréquation régionale ! Côté face encore, l’accaparement des emplois avec la construction prévue de 80 000 m 2 de bureaux à la tour hidalgo-triangle alors que des milliers de m2 sont vides à Paris et qu’il y a 120 000 demandeurs de logements qui attendent leur conversion en logements.
Cette schizophrénie doit cesser. L’UMP et le PS, champions du « toujours plus » sur la compétitivité de Paris, doivent changer de logiciel pour repenser la ville dans l’agglomération parisienne.
De la même manière que 2001 a lancé un mouvement de rééquilibrage entre l’est et l’ouest parisien (crèches, logements,…), 2014 doit être le point de départ d’une dynamique vertueuse qui fasse tomber la barrière du périph et engage un mieux vivre pour les parisiens et tous les franciliens.
Les écologiste y sont prêts, j’y suis déterminé !