Drogues : faut-il ouvrir une salle de consommation à moindre risque dans le 19e ?
Le débat est lancé depuis la parution d’un rapport d’expertise l’été dernier soulignant les avantages de ce type de lieu pour les usagers de drogue comme pour les riverains. Depuis, les prises de position se multiplient.
Ce fut d’abord Roselyne Bachelot, alors Ministre de la santé, qui approuva la proposition. Mais François Fillon décida de clore le débat à droite en rejetant l’idée. Alors que notre pays fait face à un grave échec dans la lutte contre les drogues, le Premier Ministre ne veut pas changer de politique.
Les salles de consommation à moindre risque existent dans plusieurs pays européens. Elles permettent de réduire les infections par les hépatites ou le VIH pour les usagers pour lesquels l’arrêt de la consommation est en échec. Et en réduisant les injections dans les cages d’escaliers et la rue, elle diminuent les nuisances pour les riverains.
Bien sur, l’absence de consommation de drogues est préférable et les dispositifs d’aide aux usagers sont primordiaux en ce sens. Mais il est irresponsable de refuser de regarder les réalités en face. Doit-on laisser mourir des usagers de drogue qui n’arrivent pas à décrocher, ou doit-on les aider à vivre au mieux ? Doit-on laisser des habitants subir la présence de seringues dans leur cage d’escalier ?
L’ouverture de salles de consommation est nécessaire à Paris. Je me réjouis que le Conseil de Paris ait adopté une délibération en ce sens. Un large débat doit maintenant s’engager avec les professionnels concernés, les usagers, les associations, les habitants et les élus locaux pour établir des projets acceptés par tous.
Ces salles doivent pouvoir ouvrir là où c’est nécessaire. Les refus a priori, tel celui exprimé par le Conseiller délégué en charge de la santé(PS) dans le 19e lors de la réunion du conseil de quartier Secrétan ( voir www.dixneufinfos.com rubrique société) ne sont pas responsables.
Je vous invite donc à venir débattre de cette question le Lundi 29 Novembre à 20h au comptoir général 80 quai de Jemmappes dans le 10e avec Eva JOLY et des médecins et professionnels engagés dans la prise en charge des usagers de drogue.