Des cosmétiques toxiques pour les bébés ?
Dans un communiqué en date du 7 octobre 2008, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé déclare vouloir renforcer le contrôle des produits cosmétiques destinés aux enfants de moins de 3 ans. Quel est donc le problème ?
Par un texte alambiqué, l’AFSSAPS déclare « apporter des précisions sur la réglementation et sur la surveillance qu’elle assure pour les produits cosmétiques après leur mise sur le marché ». De plus, l’Afssaps a décidé de renforcer le contrôle du marché des produits cosmétiques destinés aux enfants de moins de 3 ans qu’elle exerce, afin de s’assurer que les obligations auxquelles sont tenus les responsables de la mise sur le marché sont bien respectées, notamment en matière d’évaluation de la sécurité. Cette démarche concerne en premier lieu les mallettes de naissance distribuées dans les maternités, mais a vocation à porter sur d’autres produits cosmétiques destinés aux enfants de moins de 3 ans. Cette initiative s’accompagne de la constitution d’un groupe de travail ad hoc auprès de la commission de cosmétologie ».
De quoi s’agit-il exactement ? En fait, des études mettent en cause plusieurs composés chimiques largement présents dans les cosmétiques utilisés pour les enfants ( les parabens, l’EDTA, le phenoxyethanol, le BHT, le bisphénol A…) comme pouvant être responsables de pathologies graves, notamment des cancers.
La hausse des cancers infantiles est une réalité depuis plus de deux décennies. Cette hausse trouve probablement une part de son explication dans la multiplication des composés chimiques présents dans notre environnement. C’est ainsi qu’il a été établi que l’air intérieur de nos habitations contient en quantité des COV ( composés organiques volatils : formaldéhyde, benzène,..) hautement toxiques, provenant des peintures, revêtements et meubles en bois pressé.
Ces COV sont de puissants facteurs de tumeurs comme les leucémies, dont la hausse est spectaculaire depuis 20 ans.
La mise en cause des produits cosmétiques est sans doute en partie fondée. Elle vient surtout nous rappeler que nous avons inconsidérément multiplié les substances chimiques dans notre environnement, jusqu’à atteindre les limites de la tolérance physiologique de nos organismes.
Tout comme les activités industrielles ont fini par épuiser les capacités de régulation climatique de la planète, l’accumulation des substances chimiques dans nos organismes met à rude épreuve nos capacités d’absorption et d’élimination. En quelque sorte, malgré l’incroyable adaptabilité et capacité à se défendre du corps humain, trop c’est trop !
Sans doute peut-on conseiller aux parents de se tourner vers des produits cosmétiques naturels. Mais aussi, bien sur, de choisir une alimentation préservée de type biologique et de penser à ne peindre la chambre de bébé qu’avec une peinture bio ! C’est une hygiène de vie globale que nous devons retrouver ; c’est le prix de notre santé.