Culture : pour des artistes vivants et libres
Quelques réflexions sur l’avenir de la culture, grande oubliée de l’élection présidentielle, à la suite du banquet républicain organisé le Vendredi 23 mars par l’équipe du Théâtre « Le Vent se lève » 181 avenue Jean Jaurès Paris 19e. Le thème en était : « A la veille des élections présidentielles, Le Vent Se Lève ! renouvelle l’expérience du banquet républicain. En effet, n’est-il pas l’heure de se lever ? de porter un toast à de nouveaux lendemains ? et d’interpeller les politiques sur la manière dont l’art et la culture vont se “fabriquer” demain ? »
J’ai répondu à l’invitation comme une petite centaine d’invités, artistes, revues ou simples spectateurs venus pour partager ce moment républicain au côté de représentants de l’ensemble des partis de gauche et écologiste.
L’état des lieux présenté par les intervenants est alarmant : précarité des artistes, manque de représentation des femmes à la direction de lieux de création comme aux différents postes à responsabilité (écriture, mise en scène,..), absence également de diversité, stagnation voire réduction des budgets absorbés en grande partie par les « mastodontes » culturels, fermeture des lieux dits « intermédiaires », difficultés d’ouverture des théâtres nationaux sur de nouveaux publics,… La culture est mal en point.
A mon sens, les responsables politiques, doivent préserver l’autonomie des artistes et des lieux de création intermédiaires. Car à l’heure actuelle c’est aussi à partir de ce type de structures que nous pourrons accompagner nos enfants et construire un champ de dialogue cohérent et sensible entre les différentes cultures qui composent notre société. L’école et les acteurs sociaux peinent à établir le dialogue malgré leur bonne volonté. C’est un enjeu très important de rétablir ainsi un éco-système de la culture qui organise les passerelles nécessaires à une culture vivante et émancipatrice.
Il faut défendre l’autonomie de la création artistique, et redéfinir l’intervention des pouvoirs publics nécessaire à cette autonomie. La liberté de création associée à une dépendance financière à l’égard des pouvoirs publics s’est développée comme l’un des termes essentiels de l’échange entre artistes et politiques. Nous devons sortir de ce schéma pour retrouver une certaine intégrité « des deux côtés » et permettre de rêver à une culture libre et métissée.
Cette discussion très riche sur la fabrication de la culture m’a permis d’évoquer mon expérience de médecin dont l’art d’exercer est régi par un code de déontologie qui protège aussi bien les praticiens que les patients. N’est-il pas possible d’imaginer un code de déontologie qui permettrait aux différents acteurs de la culture de bénéficier d’un tel système ? Rêvons un peu…