A nos amis socialistes ou sympathisants qui hésitent
Ce texte d’appel me parait porteur des évolutions en cours de nombreux militants, sympathisants, électeurs de gauche. Il est écrit par d’ anciens du PS, aujourd’hui militants ou candidats Europe Ecologie qui proposent le 14 mars «un vote utile, de conviction, pour engager la transformation écologique de l’économie de nos régions». En voici le texte intégral et les signatures :
A quelques jours du premier tour des élections régionales, le paysage particulier de ce scrutin émerge : les Français expriment une défiance à l’égard des responsables politiques de droite comme de gauche. Cette défiance apparaît si forte qu’elle les détourne du vote, ou bien les conduit à vouloir marquer fortement leur rejet de la politique menée depuis 2007 par le Président de la République et son gouvernement, en utilisant la gauche classique pour s’exprimer. Pragmatiques, les Français se servent du système politique tel qu’il est et d’un mode de scrutin dont la relative opacité ne concourt pas à légitimer l’institution régionale, pour donner un coup de barre à gauche, dans le sens inverse de 2007.
En effet, force est de constater que les listes socialistes ne convainquent ni par la portée de leur projet ni par son adéquation avec les attentes des Français, mais simplement du fait qu’elles sont là … comme « bouclier » face à la politique de la droite.
La victoire annoncée, et massive, de la gauche est-elle annonciatrice des changements qu’attendent nos concitoyens ? Rien n’est moins sûr : le projet des listes socialistes est en effet la poursuite des actions menées dans le précédent mandat, le prolongement d’un bilan.
Cette victoire permettra-t-elle de tourner la page de l’incapacité de la gauche à incarner une alternative ? Rien n’est moins sûr : le PS n’est pas redevenu en six mois la force politique porteuse d’espoir qu’il a d’ailleurs cessé d’être depuis bientôt dix ans.
Les ferments de la division qui caractérise le PS à travers le choc des egos plutôt que celui des idées ont-ils disparus au cours de cette campagne ? Evidemment non, ils ont simplement été habilement mis de côté par une direction et un appareil confrontés au risque de perdre gros dans l’élection régionale. Déjà, ici et là, la poussée de la préparation de la bataille pour l’investiture présidentielle se fait sentir.
Mais la victoire annoncée de la gauche dans l’ensemble des régions ouvre une perspective : celle d’offrir un sens à notre vote le 14 mars, pour qu’il dépasse le simple rejet de la politique de la droite. Au vote utile pour éviter le retour de la droite, il est maintenant possible de substituer un vote utile, de conviction, pour engager la transformation écologique de l’économie de nos régions, pour changer la gauche afin de poser le socle de l’alternative que nous voulons à l’occasion de l’alternance que nous souhaitons en 2012.
Nous avons été jusqu’il y a peu militant(e)s, responsables politiques ou élu(e)s socialistes. Nous en avons toutes et tous conservé un profond attachement et un grand respect pour cette famille et son histoire. Mais nous avons vécu avec tristesse les reniements, les débats stériles et les sempiternelles querelles qui se sont multipliées ces dernières années. Nous avons également souffert du conformisme dans les idées et de la volonté de quelques-uns d’enterrer toute perspective de rénovation. La situation interne reste bloquée au Parti socialiste et n’est pas de nature à favoriser une réflexion collective apaisée et renouvelée, condition impérieuse pour définir un nouveau projet de société apportant des réponses pertinentes et enthousiasmantes aux défis sociaux, économiques et environnementaux du 21e siècle.
C’est pourquoi nous avons choisi de rejoindre la dynamique d’Europe Ecologie et de nous y engager, forts de notre culture et de notre histoire politiques, de nos convictions en matière de solidarité, de justice, d’ouverture et de tolérance. Convaincus qu’elles trouveraient à s’exprimer pleinement dans l’écologie politique. Nous avons trouvé chez Europe Ecologie une vivacité, une énergie, un bouillonnement d’idées et d’envies. Une richesse extraordinaire créée par la rencontre de femmes et d’hommes en provenance d’horizons politiques, culturels et personnels variés, assumant dans le même temps leur originalité et leur communauté de luttes et d’idées : celle de l’écologie politique.
A l’image du socialisme qui avait émergé avec la révolution industrielle, l’écologie politique, qui aborde notre monde sous tous ses aspects, environnementaux, sociaux, économiques ou culturels, s’impose aujourd’hui comme la clef à la fois méthodologique, pratique et intellectuelle d’une gauche en plein renouveau. Appuyée sur un diagnostic sans complaisance de la crise sociale, économique, financière, environnementale et institutionnelle que nous affrontons, l’écologie politique propose un projet volontariste, solidaire et généreux, remet l’humain au principe et au cœur de l’action publique et réhabilite l’intérêt général. Elle se fonde enfin sur une conviction profonde et résolument déterminée : nous pouvons changer l’ordre des choses ; nous pouvons, ensemble, agir !
Certain(e)s d’entre nous sont candidat(e)s sur les listes Europe Ecologie ; d’autres militent activement pour défendre les projets régionaux. Tous, nous échangeons, débattons, discutons et réfléchissons avec vous.
Vous hésitez encore ? Disons le sans ambages : alors que la victoire de la gauche est aujourd’hui quasiment acquise, la question qui se pose, maintenant, enfin, est : que voulons-nous faire de cette victoire ? Nous appuyer sur elle pour engager concrètement les transformations qui sont à la portée des régions, pour changer la vie des Françaises et des Français ? Nous appuyer sur elle pour changer la gauche et défier la droite avec de vraies chances de l’emporter en 2012 ? Nous appuyer sur elle pour inventer et mettre en œuvre une nouvelle gouvernance des collectivités ?
Un soutien massif à Europe Ecologie le 14 mars rendra tout cela possible.
Signataires* :
Farid Ben Malek* (75), ancien président de Rénover Maintenant Paris Fabrice Berrahil* (33), conseiller municipal de Marions Yann Berthomé (82), ex delégué fédéral communication fédération PS du Tarn-et-Garonne Marianne Boulc’h* (94), ancienne conseillère municipale de Créteil Jean-Jacques Boyer (82), ancien trésorier de la fédération PS du Tarn-et-Garonn Nicole Eschmann* (71), ex-responsable socialiste, tête de liste Europe-Ecologie pour la Saône-et-Loire Agnès Gaubert (75), ex candidate PS aux municipales sur la liste Delanoë Daniel Greco (78), ex membre du conseil fédéral des Yvelines (78) Michelle Greco (78), ex membre du conseil fédéral des Yvelines (78) Dominique Jourdain* (02), maire de Château-Thierry de 1989 à 2008, ancien président des Eco-Maires (02) Nathalie Kaufmann (75), conseillère régionale d’Ile-de-France Jean Lacassagne (24), ex responsable Désirs d’avenir Jean-Jacques Lejeune (91), conseiller régional d’Ile-de-France Robert Lion* (75), Ancien DG de la CDC, ancien adhérent PS (1974-2008), tête de liste EE Paris Eric Loiselet* (52), ancien secrétaire national adjoint du PS à l’environnement Alexandre Marsat (33), ex secrétaire fédéral au développement durable de la fédération de Gironde Janine Maurice-Bellay* (93), conseillère régionale d’Ile-de France Jean-Marc Pommier (78), maire de Bonnières-sur-Seine, vice-président de la communauté de communes des Portes-de-l’Ile-de-France, membre du conseil fédéral des Yvelines Stéphane Prat (94), conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine, ex-PS Alain Ramos (93), conseiller municipal Gauche socialiste du Blanc-Mesnil Andréa Soubie-Duvergé (33) Séverine Tessier* (93), ancienne conseillère municipale de Clichy, candidate EE Marc Vasseur (59), ancien conseiller municipal(1995-2008) à Villeneuve-d’Ascq * candidat(e) Europe Ecologie sur une liste régionale